UE 2020 et logement ? Lien avec la pauvreté et
l’énergie !
Depuis le 1° janvier 2011, nous sommes entrés dans la
décennie de l’Union Européenne dite « UE 2020 ». Les chefs d’Etat et
de gouvernement ont décidé en mars et juin 2010 cette stratégie, comme poursuite
de la décennie précédente appelée Stratégie de Lisbonne.
Désormais, les Etats Membres doivent « réduire la pauvreté et l’exclusion sociale » à l’horizon de 2020, de 20 millions de personnes sur les 120 millions qui actuellement cumulent un niveau de ressource insuffisant (disposer de moins de 950 euros par personne et par mois pour la France) ou des privations matérielles graves ou vivre dans un foyer ayant un revenu d’activité faible (20% du temps de travail potentiel selon les Etats Membres). Tout cela semble intelligent et propre à dépasser la seule mesure monétaire des situations de ménages en difficulté. Chaque Etat Membre doit donc s’interroger sur les indicateurs qu’il retiendra pour mesurer la réduction du nombre de personnes ou ménages en situation de pauvreté.
Désormais, les Etats Membres doivent « réduire la pauvreté et l’exclusion sociale » à l’horizon de 2020, de 20 millions de personnes sur les 120 millions qui actuellement cumulent un niveau de ressource insuffisant (disposer de moins de 950 euros par personne et par mois pour la France) ou des privations matérielles graves ou vivre dans un foyer ayant un revenu d’activité faible (20% du temps de travail potentiel selon les Etats Membres). Tout cela semble intelligent et propre à dépasser la seule mesure monétaire des situations de ménages en difficulté. Chaque Etat Membre doit donc s’interroger sur les indicateurs qu’il retiendra pour mesurer la réduction du nombre de personnes ou ménages en situation de pauvreté.
Mais quid du logement, notamment dans les privations
matérielles. C’est étonnant, mais aucune des 9 privations que les Etats Membres
peuvent retenir ne parle de logement en tant que tel. En effet il s’agit des
privations suivantes : 1) payer un loyer ou des factures courantes, 2) chauffer
correctement leur domicile, 3) faire face à des dépenses imprévues, 4) consommer
de la viande, du poisson ou un équivalent de protéines tous les deux jours, 5) s'offrir
une semaine de vacances en dehors de leur domicile, 6) de posséder une voiture
personnelle, 7) un lave-linge , 8) un téléviseur couleur, ou 9) un téléphone.
Le logement est donc pris en compte de deux manières :
par le loyer (ou plutôt des factures parmi lesquelles se trouverait la quittance
de loyer) et le chauffage. C’est dire que si les gouvernements des Etats
Membres veulent influer favorablement à la baisse le taux de pauvreté et le
nombre de personnes en pauvreté, ils peuvent retenir ces deux indicateurs. Car
on ne peut douter que ces deux indicateurs seront retenus par nombre d’Etats
Membres. Que donnent-ils pour la France ?
9 % des français disent avoir eu des problèmes de retard de
paiements pour leur loyer (INSEE panel SRCV 2004-2007) et 13 % n’ont pas les
moyens financiers pour maintenir le logement à bonne température. Ces chiffres
inquiètent sérieusement et mériteraient d’être déclinés par tranche d’âge.
Pour les publics « pauvres en conditions de vie »
qui regroupent surtout des retraités, les restrictions de consommation touchent
54% des ménages/personnes en matière de chauffage. C’est dire que les
augmentations des prix du gaz et de l’électricité (+3% au 1° janv 2011) relancent
la question des tarifs « réglementés » garantissant stabilité ou
prise en charge sociale.
De plus le tarif « social EDF » est annoncé en
évolution favorable puisqu’il baisse de 10 points. L'abattement qui variait de
30 à 50 % en 2010, passe au 1er janvier à une fourchette de 40 à 60 % sur
les 100 premiers kWh consommés chaque mois. C’est dire que son impact restera
modeste en euros, la consommation moyenne étant de plus de 200 Kwh par mois
selon les configurations familiales. La boucle est bouclée. Et le non recours à
ce tarif est important autour de 50%. Même si l’automaticité d’attribution est
programmée, ce n’est pas sur ce registre de l’énergie que la réduction de la
pauvreté, au regard de l’UE 2020 pourra se faire !
JP BULTEZ Champ Marie LILLE fev 2011
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