mercredi 4 janvier 2012

UE 2020 et logement ? Lien avec la pauvreté et l’énergie ! (fev 2011)


UE 2020 et logement ? Lien avec la pauvreté et l’énergie !
Depuis le 1° janvier 2011, nous sommes entrés dans la décennie de l’Union Européenne dite « UE 2020 ». Les chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé en mars et juin 2010 cette stratégie, comme poursuite de la décennie précédente appelée Stratégie de Lisbonne.
Désormais, les Etats Membres doivent « réduire la pauvreté et l’exclusion sociale » à l’horizon de 2020, de 20 millions de personnes sur les 120 millions qui actuellement cumulent un niveau de ressource insuffisant (disposer de moins de 950 euros par personne et par mois pour la France) ou des privations matérielles graves ou vivre dans un foyer ayant un revenu d’activité faible (20% du temps de travail potentiel selon les Etats Membres). Tout cela semble intelligent et propre à dépasser la seule mesure monétaire des situations de ménages en difficulté. Chaque Etat Membre doit donc s’interroger sur les indicateurs qu’il retiendra pour mesurer la réduction du nombre de personnes ou ménages en situation de pauvreté.
Mais quid du logement, notamment dans les privations matérielles. C’est étonnant, mais aucune des 9 privations que les Etats Membres peuvent retenir ne parle de logement en tant que tel. En effet il s’agit des privations suivantes : 1) payer un loyer ou des factures courantes, 2) chauffer correctement leur domicile, 3) faire face à des dépenses imprévues, 4) consommer de la viande, du poisson ou un équivalent de protéines tous les deux jours, 5) s'offrir une semaine de vacances en dehors de leur domicile, 6) de posséder une voiture personnelle, 7) un lave-linge , 8) un téléviseur couleur, ou 9) un téléphone.
Le logement est donc pris en compte de deux manières : par le loyer (ou plutôt des factures parmi lesquelles se trouverait la quittance de loyer) et le chauffage. C’est dire que si les gouvernements des Etats Membres veulent influer favorablement à la baisse le taux de pauvreté et le nombre de personnes en pauvreté, ils peuvent retenir ces deux indicateurs. Car on ne peut douter que ces deux indicateurs seront retenus par nombre d’Etats Membres. Que donnent-ils pour la France ?
9 % des français disent avoir eu des problèmes de retard de paiements pour leur loyer (INSEE panel SRCV 2004-2007) et 13 % n’ont pas les moyens financiers pour maintenir le logement à bonne température. Ces chiffres inquiètent sérieusement et mériteraient d’être déclinés par tranche d’âge.
Pour les publics « pauvres en conditions de vie » qui regroupent surtout des retraités, les restrictions de consommation touchent 54% des ménages/personnes en matière de chauffage. C’est dire que les augmentations des prix du gaz et de l’électricité (+3% au 1° janv 2011) relancent la question des tarifs « réglementés » garantissant stabilité ou prise en charge sociale.
De plus le tarif « social EDF » est annoncé en évolution favorable puisqu’il baisse de 10 points. L'abattement qui variait de 30 à 50 % en 2010, passe au 1er janvier à une fourchette de 40 à 60 % sur les 100 premiers kWh consommés chaque mois. C’est dire que son impact restera modeste en euros, la consommation moyenne étant de plus de 200 Kwh par mois selon les configurations familiales. La boucle est bouclée. Et le non recours à ce tarif est important autour de 50%. Même si l’automaticité d’attribution est programmée, ce n’est pas sur ce registre de l’énergie que la réduction de la pauvreté, au regard de l’UE 2020 pourra se faire !
JP BULTEZ Champ Marie LILLE fev 2011

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