Lancement de l’Année Européenne 2012 – 28
février 2012 Paris
Intervention de JP BULTEZ au nom du
Collectif Inter associatif Année 2012
Le collectif Inter associatif Année 2012, c’est aujourd’hui
plus de 60 réseaux et associations, de taille nationale ou régionale, ayant
fait le choix de travailler ensemble cette Année. C’est la Déclinaison
française de la Coalition européenne (40 réseaux européens) qui sous la
houlette du réseau européen AGE a contribué
à la définition et la mise en place de cette Année, en liens étroits avec la
Commission, le Parlement européen, le Comité des Régions. Cette coalition a
publié un Manifeste, une Feuille de route et des documents de travail.
Je vais essayer de tracer les attentes du Collectif Inter
associatif et retiendrai 7 axes de travail, conduisant à 7 niveaux d’attentes.
1 Une Année
européenne est toujours un CHALLENGE :
-
le challenge de l’inachevé, chaque année
européenne a du mal à conclure sur les changements à opérer ensuite, pour les
associations et les autres acteurs, car la diversité
est grande entre acteurs plutôt généralistes, d’autres plus spécialistes de
question d’emploi, de vie sociale, de santé, de relations entre les âges de la
vie, de mobilisation citoyenne.
-
le challenge du « faire ensemble »,
car s’il nous faut partir « à point » en réglant nos montres
maintenant, il faut durer et conclure, voire évaluer ce qu’une année européenne
a réellement apporté. Faire ensemble, c’est aussi essayer de co-construire entre associations et organismes publics des
moments forts de cette Année.
1° attente : Travailler ensemble pendant un an,
dépasser le « chacun pour soi »
selon les thèmes retenus, élaborer un travail ensemble, voire des
évènements communs, le tout dans une perspective durable. Ne pas travailler les
uns à coté des autres, mais ensemble.
2 Une Année 2012,
pourquoi faire ?
La documentation sur le vieillissement démographique est
déjà foisonnante. Les enjeux sont connus et pourtant cela reste encore
impalpable. Les signaux se multiplient, comme le Livre Blanc sur les retraites
qui nous dit que la population active va commencer à baisser dès 2012, dans
l’Union Européenne. Le climat social est tendu et si la guerre des Ages n’est
qu’une formule journalistique, l’exclusion de nombreuses personnes âgées est
devenue une réalité.
2° attente :
Montrer que le vieillissement démographique peut devenir un des moteurs de la
croissance et non une charge. Pour cela, il faut souligner l’apport des
générations d’ainés au plan économique, social, financier, comme dans la
cohésion sociale et les rôles nouveaux à vivre et développer comme celui de
grands parents et arrières grands parents. Notre
VISION est celle d’une Société pour tous les âges et d’une Union Européenne
Amie de tous les âges d’ici 2020. Aussi serons-nous attentifs à donner la
parole à celles et eux que l’on entend peu : migrants âgés, femmes très âgées,
travailleurs discriminés, personnes en situation de handicap, …
3 La révolution du
vieillissement actif !
Les espérances de vie augmentent encore et la France reste
dans le peloton de tête. Pour rendre crédible cette stratégie, il faut créer
les conditions de sa réussite.
Compte tenu de la perspective d’évolution des pensions en
Europe, la société civile est consciente qu’une politique volontariste
pour la promotion d‘un vieillissement actif doit intégrer des actions en
amont sur le maintien dans l’emploi des travailleurs dit
« âgés » ; elle souligne cependant qu’une politique pro-active
doit prendre en compte tout autant la suite de la vie professionnelle et tous les
aspects de la vie.
3° attente : En
matière de création d’emploi, il est temps de reconnaître la place éminente des
associations qui y contribuent.
La réussite passe par l’hybridation des acteurs, dont
font partie les associations. Citons par exemple :
- Le renforcement des liens entre acteurs associatifs
et entrepreneurs, développer le mécénat de compétences et réciproquement
reconnaître les compétences acquises dans le monde associatif et utiles au
monde professionnel.
- L’établissement de liens
entre les acteurs associatifs et les personnes au chômage (et donc Pôle Emploi)
pour garder un lien social actif avec une synergie entre les dispositifs
administratifs au plan local et les associations dans le cadre du retour au
travail des seniors au chômage.
- Gérer les transitions du
monde professionnel vers le monde associatif comme une valorisation des atouts
qu’il faut disséminer.
4 La longévité
repose la question de la place qu’occupe et occuperont les personnes
âgées, au sein des groupes d’âge.
4° attente : Si l’on
avait tendance à « attendre la fin de sa vie», c’est désormais le
terme de « vivre ensemble », entre les groupes d’âges qui se met en
place. Les groupes d’âge qui constituaient ceux qu’on a appelé les
« vieux » ont à trouver leur juste place dans la société, engageant
leur responsabilité individuelle et collective, tout autant que les
« jeunes » dont on sait les difficultés d’insertion. Dès lors, le dialogue des âges devient primordial.
Il faut le nourrir et l’animer, dans la diversité. Les expériences et projets
multiples de la société civile mériteraient un soutien durable. Dans cet
aspect, l’accès à une véritable « formation continue » s’impose, pour
nourrir cette vie ajoutée.
5 Relations et Communication
entre les âges structurent la solidarité entre les générations
Au delà des aspects financiers des systèmes de retraite qui
engagent les formes de solidarité entre les générations, d’autres formes de
solidarité évoluent, se transforment et réinterrogent nos traditions.
5° attente : Comment construire durablement les soutiens mutuels
entre les âges et les générations, par des formes renouvelées comme les
parrainages, les tutorats, les voisinages réclamant des transferts de
connaissance, dans la réciprocité, les échanges de savoir-faire. Là aussi, il
faut des stimulations, des cadres de travail.
6 Les personnes
âgées dans la cité
Dans cette évolution que vit la société, l’interrogation
porte plus intensément sur les conditions de la vie collective. A cet effet, au
delà de l’OMS et de son réseau des villes amies des ainés, et des labels
attribués en France également, il devient urgent de regarder comment prendre en
compte les ainés, mais plus globalement comment les environnements deviennent
amis de tous les âges.
6° attente : Que le
cadre global à élaborer se fasse avec des associations, des acteurs de la
société civile, pour diagnostiquer et faire évoluer les questions de
l’accessibilité, du transport adapté, du logement adapté aux dépendances, des
objets « design for all », des formes nouvelles de discriminations,
d’abus de faiblesse. Une démarche de longue durée se doit d’associer
durablement tous les regroupements de citoyens et les autorités locales. La
coalition européenne prévoit un travail
avec les maires des villes dans une Convention ad’hoc. Nous relaierons cet
axe de travail. Mais déjà dans le cadre des engagements UE 2020, l’élaboration
des PNR (Programmes Nationaux de Réforme) pourrait donner une place aux
questions du vieillissement actif.
7 Une année
européenne
Notre champ de vision n’est plus limité à l’hexagone. Cette
Année européenne nous invite à croiser les regards, échanger nos approches et
compréhensions des changements à opérer.
7° attente : Faire
que les initiatives de tous les acteurs (jeunes et moins jeunes, actifs et
retraités) soient porteuses de regards multiples, de partages entre acteurs
européens et du monde entier, pour que, européens
ensembles, nous avancions vers un mieux être et un avenir commun . Pour
cela il faut une incitation et des soutiens matériels. Quelques grands réseaux
associatifs peuvent et savent le faire. Qu’ils soient stimulés.
En conclusion,
le Collectif Inter associatif peut et veut contribuer à cette Année. Avec
l’ouverture d’un site web dédié, d’une Lettre d’information ouverte à tous les
citoyens, il peut réaliser des maillages et donner aux citoyens des moyens
d’échanges et d’expressions. Puissions nous ainsi stimuler la Cohésion Sociale
dans notre pays.
Jeanpierre.bultez@gmail.com
pour le Collectif Inter associatif Année 2012
28 février 2012