dimanche 21 octobre 2012

2012 Parlement Européen Appropriate Care for Older people


Appropriate Care for Older people
Geriatric medecine – Palliative Care
European Parliament Room A3H1 Brussels 25th September 2012
Intervention d’AGE Platform Europe par Jean Pierre BULTEZ Vice Président

Mesdames, Messieurs, Bonjour.

Je représente le réseau AGE Platform Europe, dont je suis l’un des vice-Présidents. Ce réseau européen qui a plus de 10 ans d’existence, regroupe plus de 170 organisations européennes ou nationales, voire régionales et constitue le réseau des personnes âgées, puisque ses organisations membres sont toutes composées de personnes âgées, retraitées le plus souvent.
Notre réseau apporte ses contributions aux réflexions de l’Union Européenne grâce à un secrétariat efficace et des groupes de travail thématiques. Je préside moi même le groupe sur l’inclusion sociale des personnes âgées. Un groupe sur la santé est également en place. Parmi nos membres se trouvent des associations « généralistes » et d’autres ayant des objets sociaux plus ciblés comme celle des directeurs d’établissements de santé et de retraite.
La question qui est abordée aujourd’hui touche bien certainement nombre des citoyens européens. Les législations en Europe sur le sujet ne manquent pas depuis plusieurs décennies. Et nous savons tous le fort poids humain que cela peut revêtir, quand nous sommes confrontés, nous mêmes ou des proches à la « fin de nos vies » et par là, souvent à des « soins de fin de vie ». Notre réseau étant celui des personnes âgées, nous parlons davantage de « soins liés à la fin de vie » (« end of life care » rather than « palliative care »).
Notre position est claire puisqu’il s’agit d’assurer une fin de vie digne et respectueuse des souhaits de la personne âgée. Le respect des choix de la personne jusqu’à la fin de sa vie est à la fois facile à dire et bien difficile à vivre, pour les entourages et membres de la famille. De ce fait le travail mené par notre réseau a consisté à élargir le cercle des « parties prenantes » entre professionnels, familles et aidants, individus et institutions. Outre l‘importance donnée aux directives qu’une personne peut donner au préalable quant à la fin de sa vie, et qu’il faut bien appliquer quand elle n’est plus en capacité de le décider.
Engagement d’AGE de 2008 à 2010 : le projet EUSTaCEA
Notre travail de réseau a donc consisté à contribuer à l’élaboration d’une charte européenne des droits et responsabilités des personnes âgées ayant besoin de soins et d’assistance. Cela s’est réalisé dans le cadre du Programme DAPHNE III, et un projet intitulé EUSTaCEA, réunissant 10 pays et 11 partenaires sous l’égide d’AGE Plateforme de 2008 à 2010.
Cette charte (accessible en 11 langues sur le site AGE) met en avant (article 8) le droit de mourir dans la dignité, dans des conditions conformes à vos souhaits et dans les limites de la législation nationale du pays de résidence : droit à des soins palliatifs, à un traitement de prolongation de la vie, au respect de vos directives anticipées.
Les situations humaines les plus difficiles touchent les personnes dont les décisions ne sont plus prises en compte au delà d’un certain âge (pour des raisons de coûts importants).
Un guide d’accompagnement complète la Charte par des bonnes pratiques soulignées en Autriche, Royaume Uni et Suède, en Italie (face à l’épuisement des « badanti », aidants non familiaux informels). Au niveau européen, la COFACE (Confédération des organisations familiales) a également élaboré une charte de l’aidant familial.
In fine, le guide d’accompagnement apporte des informations et recommandations à tous les groupes cibles : décideurs politiques, aidants formels, aidants professionnels, services sociaux, prestataires de services, organisations de personnes âgées.
Nous savons tous que les personnes âgées en fin de vie sont particulièrement vulnérables, face à des risques de maltraitances, des soins et des accompagnements mal réglés, des familles et des professionnels insuffisamment préparés et soutenus. C’est pourquoi cette charte et ce guide, largement diffusés dès 2010 ont contribué à la prise de position du Parlement européen sur les soins de longue durée d’octobre 2010.
Engagement d’AGE de 2011 à 2012 : le projet WeDo
C’est dans le cadre d’un projet sur la prévention des abus envers les personnes âgées que le projet WeDo a réuni 12 états membres et 18 partenaires. Il s’est agit de promouvoir la bientraitance et la dignité des personnes âgées vulnérables ou handicapées. C’est donc un objectif de promotion de la qualité des soins de longue durée.
Les parties prenantes ont pu construire un « Cadre européen de Qualité pour les services d’assistance et de soins de longue durée », comme une référence commune en Europe tant pour les services institutionnels que pour les soins à domicile.
On y retrouve des principes de qualité issus du programme EUSTaCEA, des recommandations pour la mise en place d’outils participatifs de développement, de contrôle et de système de labellisation de la qualité. Une conférence finale est organisée le 14 novembre à Bruxelles au Parlement Européen.
Il s’agira ensuite de diffuser ces outils (très nombreux et accessibles sur le site WeDo) dans des plans d’action pour le bien être et la dignité des personnes âgées et mettre ce « Cadre européen pour la qualité des soins de longue durée » au sein des politiques publiques.
S’il fallait résumer les acquis de ce programme WeDo, retenons l’importance de l’implication des personnes âgées et leur participation dans les prises de décision touchant aux services à mettre en place, face à leurs besoins, et garantir par là même des conditions et un environnement de travail de qualité. Investir dans le capital humain avec des personnes qualifiées et développer une approche partenariale et de coopération ne peuvent que contribuer à une bonne gouvernance de cette question. 
Pour conclure cette présentation des travaux du réseau AGE, je retiens l’importance de décloisonner les acteurs et leurs champs respectifs, pour construire, ensemble, modestement, des réponses adaptées aux besoins et aux attentes des personnes en fin de vie. L’enjeu éthique nous y oblige.

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